C’est un sujet qui me tient à cœur. Ayant grandi dans le système français (Prépas – Grandes Ecoles), j’ai été très loin dans l’apprentissage abstrait, mais il y avait toujours un sentiment lancinant du « je ne sais rien faire de pratique » et « ça sert à quoi ». « Tu apprendras sur le terrain » me disait-on. Sorti d’école, je suis allé directement dans la Silicon Valley et je me suis très vite aperçu qu’effectivement « je ne savais rien faire ». Au contact de mes pairs, (Américains, Indiens, Chinois, etc…) j’ai compris que dans leur parcours, on leur avait « appris à faire », qu’on leur avait donné des bases sur certains sujets d’actualité qu’ils pouvaient « mettre en pratique ».
 
Bien sûr, il y a un juste milieu. Faire sans comprendre peut s’avérer catastrophique.
Cependant, je pense que c’est ce « willing to fail » qui rend la Silicon Valley si extraordinaire, car l’accent est mis sur l’apprentissage et non sur l’erreur. Au final, on apprend plus en échouant qu’en réussissant. En France, l’échec est très mal vécu et la critique tombe comme un couperet. Donc pour ne pas échouer, il faut tout savoir avant de se lancer ?  CQFD
 
 
 
A la Geek School, on se veut justement à l’orthogonal de l’Education Nationale, en complément de l’abstrait. Nos ateliers sont construits en partant d’un projet qui pourrait intéresser les élèves et être un bon point de départ pour qu’après ils explorent en solo. Après tout, on vit à l’Age du savoir au bout des doigts avec Wikipédia, et des tutos sur YouTube. Notre objectif est de les coacher, de leur donner confiance, de les accompagner dans la création, de leur donner le lexique, d’amorcer leur curiosité, de leur montrer les méthodes pour se débrouiller par eux-mêmes, pour en arriver à vouloir comprendre car on veut faire.